Alors que la transition écologique devient une véritable nécessité qu’il faut implanter à tous les stades de la société, certains secteurs patinent encore. Parmi ceux-ci, les entreprises qui considèrent parfois cette démarche comme un frein pour leur développement et même n’hésitent pas à tricher.

Le numérique, un frein à la transition écologique ?

Comment les entreprises d’aujourd’hui gèrent-elles la transition écologique ? Selon le benchmark du groupe GreenIT, publié en début d’année, des progrès ont été réalisés mais le chemin à parcourir reste encore long. Les entreprises commencent à prendre conscience de l’impact environnemental qu’a leur activité numérique, mais cela représente trop souvent un investissement important ou une nouvelle et coûteuse politique à mettre en place. Dans une économie trop souvent « court-termiste », se projeter sur plusieurs dizaines d’années, relève de la gageure.

Certaines entreprises  pêchent sur un autre aspect. Au nom du « greenwashing », l’obligation de paraître écolo pour réussir à attirer un public ou satisfaire les normes, elles se retrouvent à être obligées de tricher. L’exemple le plus connu est sans aucun doute celui de la marque Volkswagen. En 2015, l’entreprise a été démasquée. Plus de 11 millions de ses véhicules étaient dotés d’un logiciel espion truquant les résultats des tests des émissions des gaz à effets de serre. Dans cette affaire, l’entreprise a menti sur l’impact environnemental de ses voitures mais qui plus est, a utilisé les nouvelles technologies dans cet objectif. Des suspicions ont pesé sur Samsung quelques mois plus tard. On peut facilement penser que d’autres entreprises sont concernées. Etre écolo est aujourd’hui une marque de qualité, un label que l’on peut vendre à ses clients.

Le numérique doit servir de catalyseur

Pourtant, cette démarche devrait être revue. Les entreprises ont besoin de penser d’une façon différente. Le premier écueil est l’obligation d’arrêter de croire en ce qu’Evgeny Morozov nomme « solutionisme technologique ». Pour le chercheur et écrivain américain, les nouvelles technologies n’apporteront pas  à elles seule une solution à tous les problèmes écologiques que l’on peut avoir.

Il est nécessaire de voir le numérique comme un levier, une aide pour appuyer la transition écologique. Pour cela, au moins trois conditions doivent être remplies. Tout d’abord, une prise de conscience de l’impact écologique du numérique. En créant des outils pour que les entreprises puissent mesurer leur empreinte écologique et en favorisant le déploiement de data-center écologiques. Un exemple tout simple est le service Cleanfox, qui permet à tout un chacun et aux entreprises de supprimer leurs vieux mails et newsletters qui occupe inutilement des data centers partout dans le monde et crée une pollution passive continue. La seconde condition est une augmentation de la durabilité des objets. On sait que la plus grande partie des émissions de gaz à effet de serre a lieu au moment de la production. Favoriser le recyclage, oublier l’obsolescence programmée et favoriser fiscalement les entreprises produisant « durable ». Enfin, il faut penser « utilisation plurielle ». Une démarche qui commence par le covoiturage et se poursuit dans des espaces de travail partagés, selon les personnes présentes et absentes.